Analyses des oeuvres satyriques de Pawel Kuczynski

Publié le 08/01/2014 à 10:23 par eii

 

Certaines de ses oeuvres sont auto-explicites, d'autres ont une signification terrée et d'autres démarrent ou achèvent leur énigme en dégrossi à partir d'expressions.

 

 

 


-  Les premiers éléments intriguant le regard sont localisés dans ce qui s’apparente et se corrobore comme un carton.
La compréhension est censée se préciser en spiralé inversée mais débutant bien du premier clivage visuel volontaire (Carton-scène), cela se justifie par la luminosité présentée.
L'environnement prédominant qui tapisse la quasi totalité de l'oeuvre tourne autour de tons équivalents, soit un mélange terne et vieilli, de marron-rouge-rose-orange-jaune.
Les tracés sont divisés en deux catégories distinctes : Nets et assurés (Harmonieux) / Incertains et naturels.


> Le personnage :


Entouré d'un contexte maussade, se fondant dans ce décor à la fois ancien et actuel (Ancien car les nuances sont vieillies et la luminosité est progressive, non diffuse d'une homogénéité, mais actuel car il y a justement des couleurs), il est supposable que le malheur d'une misère toujours connue et donc familière, l'accable, son haillon peut en être une preuve habile.
Les tracés qui le composent sont incertains et naturels. Si l'on prend les deux sens du mot "traits", soit ceux du crayon qui a réalisé cette oeuvre et les "traits" apparents du caractère du personnage, et qu'on les superpose, on réalise que le personnage est lui-même incertain et naturel ;
Tout d'abord, il adopte une position de repli général. Ses cheveux sont simples et totalement négligés dans une esthétique exhaustive quelle qu'elle soit, la position qu'il emprunte est complètement franche car ses yeux sont rivés sur la scène qu'il orchestre de paroles sincères et pleines d'espoir, tout ça encadré d'une timidité prudente ; Ses mains sont jointes (Il est réceptif, conciliant, prudent), ses genoux sont redressés (Il rapproche discrètement et sans trop s'exposer, la scène à lui), son dos est légèrement voûté et sa tête avancée (Il s'implique), ses oreilles sont dégagées (Il est attentif), ses coudes sont repliés (Il modère ses propos), ses bras sont nus (Il démontre qu'il n'a rien à cacher et qu'il est en confiance > Si l'on interprète justement les bras nus comme un signe d'offrande vitale > Réputation des artères vitales potentiellement mortelles si tranchées).
Pour en revenir au haillon, ce dernier est simple, certes sale mais en bon état ; Ce personnage est soigneux et l'affiche.


> Ses pieds :


Probablement l'élément phare.
Il a pris soin de dessiner sur chacun de ses orteils des yeux ainsi qu'un sourire, pour que ces êtres fictifs puissent le "voir", le sourire démontre une compréhension et une forte réceptivité ainsi qu'un ravissement.
Pour mêler l'élément qui découle de cette conclusion, j'ajouterai que le crayon qu'il empoigne d'ailleurs fermement de ses mains, prouve qu'il tient en ce qu'il raconte à ces êtres fictifs, ce crayon est de plus relativement petit, et taillé, distinct ; Si l'on conjugue un raisonnement logique à ces éléments, il est pensable que ces êtres, grands comme petits, d'une taille "progressive" dans leur alignement, reflètent une famille (Car ces petits personnages sont une extension de son corps) qu'il n'a jamais connu (Air enfantin dans les expressions faciales démontrant une éducation ou évolution adulte absente) et à laquelle il écrit assidument (Et à qui il prouve qu'il en est l'auteur de par le crayon bien en vue) d'un espoir alourdi d'un chagrin silencieux qu'il convertit en flot de paroles presque murmurées à l'illusion de ce qu'elle, sa famille, aurait pu être.
Il est aussi pensable, en vue de la longueur de ses pieds, et de son aspect global salit, qu'il aurait abandonné ou achevé une quelconque marche dans l'espoir appuyé de volonté, de les retrouver, et qu'après avoir envoyé de multiples lettres, il se prépare enfin aux paroles qu'il leur formulera.


> Le carton :


Dernier élément, en l'observant de manière décroissante d'importance, on remarque que les rabats ne seraient pas suffisants pour fermer totalement la scène, soit, s'il tentait d'abandonner cette quête ou de l'oublier, cet objectif serait toujours présent.
Les rideaux sont rouges, le rouge représente la vie. Ces rideaux sont ouverts vers sa "famille", il espère qu'elle l'accueille dans sa vie.
Le fond est éclairé sans lumière apparente, c'est la signification d'un bonheur toujours envisageable et escompté, tant qu'ils seront en premier plan (Soit pour lui, sa famille représente le bonheur de premier plan), alors la suite, le reste seront superficiels.
Finalement, une icone d'imperméabilité s'affiche visiblement sur l'arrière du carton ; Le chagrin ne le toucherait plus s'il la retrouvait, et tant qu'elle sera présente.



Le spectateur est le plus important des acteurs d'une représentation.

 

 

 

 

 

Commentaires (1)

sandrine le 17/01/2014
belle analyse !!! et beaucoup d émotions dans l attente du verdict familiale ...face aux aveux qu'il tient à faire ....


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